Un hiver tout vert au balcon, et des mésanges en action.

En hiver, le jardin est en sommeil et ce n’est pas toujours très gai. Mes balcons parisiens restent étonnamment vert et la vie est encore plus visible qu’en été, du moins côté oiseaux.

Martin, alias The Blue Martin sur Insta, nous raconte comment il a végétalisé ses balcons & fenêtres pendant le premier confinement en 2020, et accueillit depuis la biodiversité à Paris. Une série de 6 articles. N°5

Hiver, temps du repos ?

Je vous avoue que lorsque que j’ai végétalisé mes balcons et rebords de fenêtres pour accueillir la biodiversité, j’avais le printemps et l’été en tête. Pour moi, l’hiver ressemblerait au jardin de mes parents, en repos, morne, en partie nu, froid. Et je ne savais pas quoi attendre de cette saison indispensable pour la nature, mais redoutée des contemplatifs. Quelle n’a pas été ma surprise de voir que cette saison, avec l’automne, répond à des règles différentes en ville.

Pourquoi le vert perdure ?

Là encore, j’ai fait ce constat sur le tas en observant ce qui se passait sous mes yeux. Mes balcons sont restés verdoyants car j’ai opté en majorité pour des mélanges de fleurs de champ. Il se passe alors comme une sorte de prise de relai : des espèces se mettent en sommeil (carotte sauvage, coriandre, aneth, bleuets, pois de senteur, chicoré, soucis, cosmos…), et d’autres restent vaillantes (pissenlit, mauve, bourse-à-pasteur, trèfle…). En clair, le champ n’a pas la flamboyance de l’été, mais il garde cette touche de vert si vivifiante au cours des mois froids. Alors comment est-ce possible ? Je ne suis pas spécialiste, je suis comment vous, un particulier passionné qui émet des hypothèses. Premièrement, je n’ai pas constaté de gel ces deux dernières années, ce qui épargne nombre de plantes. Deuxièmement, il ne fait pas froid très longtemps à Paris : la ville bénéficie de l’effet d’ilot de chaleur urbain qui fait monter la température de 2 degrés par rapport à la campagne environnante. Enfin je suis au quatrième étage exposé sud-ouest, donc le soleil tape la façade toute l’après-midi.

Le balcon étant un milieu hostile (sec, venteux…), je m’attendais à un sommeil d’hiver. Mais le vert s’est maintenu, moins franc, plus modeste, mais toujours présent

Les arbustes en sommeil

 Je vous parle de mon expérience mais mon voisin façade nord aura sûrement un autre discours. Il faut se lancer pour le découvrir, mais avec des plantes « rustiques » et vivaces, vous pouvez avoir de la verdure toute l’année et pendant longtemps sans avoir à replanter. En revanche, le groseillier à maquereau et le framboisier ont perdu leurs feuilles, tout comme la vigne. Je n’y avais pas pensé en plantant mais il est important de maintenir cet équilibre entre différents types de plantes afin de garder du vert. Autre anecdote de l’hiver 2021 cette fois : il a fait tellement doux que ma rose trémière a repoussé en janvier et fleuri en mars !

Les mésanges à la fête !

Cela a constitué mon autre grand plaisir de l’hiver : pour aider les oiseaux à survivre lors de cette période délicate, j’ai acheté des silos à graines Vivara et les perches adaptées. Deux modèles : le silo grillagé rempli de noisettes et le silo long avec un mélange de graines. Honnêtement, je ne savais pas du tout si ça allait marcher. Je suis sur un boulevard passant, loin des parcs. Après deux semaines d’attente interminable, j’ai enfin vu atterrir une mésange bleue sur le silo noisettes ! Sensations garanties car j’étais très proche d’elle (elle ne me voit pas à cause du reflet de la vitre je pense). Depuis ce moment, entre novembre et mars, c’est chaque jour un défilé des mésanges charbonnières et de mésanges bleues sur ces silos. Difficile de se lasser d’un tel spectacle, leurs couleurs et vivacité constituant un enchantement ! Deux constats : elles adorent les noisettes du silo grillagé, et les moineaux ne viennent pas à la mangeoire. C’est une exclu mésanges, mais qui sait, peut-être davantage d’espèces viendront l’hiver prochain !

Prendre son café à Paris avec des mésanges bleues et charbonnières à 2 mètres, c’est magique !

Entretien minimal l’hiver

Côté entretien, là aussi les choses sont plus simples. L’humidité et la pluie ne sont pas suffisantes pour ne rien faire, mais les plantes se maintiennent à raison d’un arrosage hebdomadaire. Et cela vaut pour une exposition ensoleillée comme la mienne. Donc les balcons nature, faits dans le but d’attirer la biodiversité, demandent encore moins d’entretien qu’un balcon purement ornemental. Certains vous conseilleront les tailles d’arbustes à l’automne, c’est possible et rapide à faire, mais je dois encore progresser à ce niveau-là. Je pense aussi que c’est la bonne période pour envisager des améliorations ou autres plantations. Car elles doivent se faire en mars idéalement pour les plantes de champ. J’ai eu l’occasion de faire cet hiver des échanges de graines lors d’événements associatifs, afin de tester de nouvelles essences mellifères (hysope, agastache…). Donc  c’est un temps de repos pour le balcon, mais un peu de veille à faire pour d’éventuels enrichissements. Quant au reste, tout va repartir au printemps, sans besoin de replantation !

Une série de 6 articles témoignages, à suivre sur nos réseaux sociaux

  1. Comment j’ai enfin végétalisé mes balcons parisiens !
  2. Mon petit Éden suspendu, un bon travail de planification
  3. Les mains dans la terre, les pieds dans les airs !
  4. Feux d’artifice floraux et premiers (gros) habitants
  5. Un hiver tout vert au balcon, et des mésanges en action
  6. 6 bonnes pratiques à retenir de ma folle expérience balcon